En quelques mois d’activité, Kribi a exporté 337 985 tonnesde bois, faisant de ce port le deuxième site d’évacuation de cette matière première.
Ils étaient venus nombreux, une centaine, en ces 19 et 20 avril 2018 à Kribi, à l’Hôtel la Marée, pour les travaux du séminaire portant sur le développement du trafic et de la filière bois au port de Kribi. Journées calmes et studieuses, portées par le Préfet du Département de l’Océan, dans une salle presque trop étroite pour accueillir tous ceux qui s’impatientaient autour de cette thématique centrale à l’avenir de court, de moyen et de long terme du site de Mboro, préempté pour être l’une des plus grandes portes de l’Afrique centrale, pour les prochaines années. Travaux d’importance, placés sous la présidence d’Antoine Bisaga, le Préfet du Département de l’Océan, en présence du Directeur Général du Port Autonome de Kribi (PAK) et des représentants de plusieurs administrations de premier plan : Douanes, Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur (GUCE), Société Général de Surveillance (SGS) et autres acteurs du domaine portuaire (armateurs, acconiers, transitaires, consignataires, Commissionnaires en Douane Agréés). En bonne place également, des dizaines d’opérateurs économiques de la filière bois, les organes patronaux et la Chambre de Commerce, de l’Industrie, des Mines et de l’Artisanat.
Construire l’attractivité de Mboro
En effet, dans le prolongement de la mise en service du port de Kribi intervenue le 02 mars 2018, et en lien avec le déploiement de la stratégie d’accompagnement des filières de croissance convergeant vers la nouvelle plateforme portuaire de Kribi, les assises avaient de nombreux objectifs. Aussi s’agissait-il, entre autres, d’identifier l’ensemble des acteurs de la filière bois, communiquer sur le potentiel de la filière bois au Cameroun, en ce qui concerne les tendances et les perspectives, identifier leurs attentes en rapport avec l’utilisation des infrastructures du port de Kribi, ainsi que de ses dépendances, élaborer des fiches caractéristiques pour le transport et la manutention du bois et les risques opérationnels subséquents, identifier les contraintes de l’environnement de l’exportation du bois, évaluer les besoins en immobiliers logistiques, évaluer le volume captable et les paramètres de saisonnalité. Cela, sans oublier de redimensionner les espaces à allouer au stockage temporaire du bois, examiner les procédures douanières et administratives d’exportation, présenter l’offre portuaire du PAK pour la filière bois (escale, passage portuaire du bois, stockage, manutention, cubage, etc.), évaluer les besoins en ressources humaines et leurs qualifications, décliner les procédures administratives par type de conditionnements.
Le séminaire ainsi organisé, a abouti est parvenu à de nombreux résultats, dont les plus pertinents ont été : la mise à contribution du potentiel de la filière bois en vue de la mise en œuvre du projet d’attractivité du port de Kribi, la détermination de la cartographie des acteurs de la filière et des attentes en termes de besoins logiques, l’établissement des circuits de passage de marchandises, la consolidation des processus de passages portuaire (grumes, débités, autres), la finalisation des schémas logistiques de soutien au développement de la filière bois et l’optimisation de la programmation des escales des navires grumiers.
Une infrastructure qui touche du bois
Dans le cadre de son schéma d’aménagement des zones d’activités, des zones spécifiques ont été délimitées pour l’implantation des entreprises exploitant les produits forestiers. Ce type de trafic connaîtra un grand développement au port de Kribi du fait de sa position et de son espace foncier disponible, au devant d’une production nationale et sous-régionale qui pèse, actuellement, de quelques 2,5 millions de grumes exportées par an. Le port de Kribi est ainsi rapidement devenu, en juste quelques mois d’exploitation, le deuxième principal point d’évacuation du bois camerounais et sous-régional vers l’international, avec près de 1 700 mètres-cubes de bois manutentionnés par jour.
Ce trafic connaitra certainement une évolution rapide, liée à la politique d’exportation du bois au Cameroun (grumes/bois débité). Le commerce du bois pourrait ainsi jouer un rôle moteur dans le développement de ses activités, sachant que des lots de plusieurs milliers de mètres-cubes sont exportés vers l'Asie et que les dirigeants du PAK ont reçu récemment une délégation chinoise composée des plus grands industriels du secteur, prêts à venir s’implanter dans les zones d’activités dédiées.
Toutefois, il n’est pas prévu l’implantation d’espaces de stockage de grumes dans l’enceinte du terminal. L’exploitant final de ce terminal mettra en place des attelages suffisants permettant une alimentation fluide et continue des navires depuis les zones extérieures dédiés au stockage de ces marchandises.
La mise en place d’une structure parc à bois dans les zones d’activités comporterait une zone de stockage pour les bois débités. Si les fardeaux et le bois débité ne présentent aucune difficulté logistique, des dispositions particulières sont prises en compte pour les grumes. Le transfert de ces trafics se fait directement depuis les zones de stockage jusqu’à sous palan pour le chargement des navires sans stockage intermédiaire sur le terminal.